Collectivités : 6 raisons de mettre les données au service de l’attractivité de votre territoire

Ville vue de dessus avec circuit imprimé en filigrane

Poussées par les réglementations numériques, les collectivités ont aujourd’hui de plus en plus le regard rivé sur les données. L’open data – ou ouverture des données – ne doit pas être vue comme une contrainte, elle s’inscrit dans une dynamique de fond qui transforme notre rapport au territoire, véritable opportunité pour les collectivités qui développent de nouvelles solutions au service de leurs usagers, de leur attractivité, de leur territoire. Voici un rapide tour d’horizon de réflexions récentes (cf. sources) qui permettent d’identifier 6 bonnes raisons de mettre les données, publiques et privées, au service du développement et de l’attractivité d’un territoire.

#1. Améliorer les services publics et réinventer la relation territoire-citoyen

Gérer l’éclairage public grâce à la fréquentation des piétons ou des voitures, détecter les logements vacants grâce aux données énergétiques récupérées, gérer les collectes de déchets… Autant de données qui peuvent être exploitées en vue de créer ou d’améliorer les services publics.

Encouragées par l’objectif fixé par le président de la République de 100% de services publics dématérialisés à horizon 2022 – matérialisé notamment dans le Programme d’Action 2022 lancé en octobre 2017 par Edouard Philippe – les administrations publiques prennent aussi le virage data en se digitalisant. L’e-administration peut contribuer à la simplification des démarches, à une meilleure information des citoyens et à de nouvelles formes d’interactions.

Les données sont également vectrices de modernisation. L’ouverture des données et leur exploitation permet de développer des services contextualisés et personnalisés, en se basant sur une meilleure connaissance des utilisateurs, et ainsi d’enrichir la relation entre la collectivité et ses usagers.

#2. Favoriser le développement de services innovants

Grâce à l’accès, la collecte et l’exploitation des données par des entreprises ou des citoyens, de nouveaux usages et services intelligents émergent.

Pour favoriser ces innovations et contribuer au développement économique, des jeux de données concernant notamment le tourisme, le transport, l’emploi ou encore la culture sont mis à disposition du public. L’accès à ces données constitue un véritable terrain de réflexion et d’innovation. Étudiants, chercheurs, PME, grands groupes, startups, artistes, autodidactes…tous peuvent transformer cette matière première en nouvelle connaissance ou nouveaux services. Ainsi, pour stimuler la créativité et l’innovation, le Grand Lyon met à disposition 1066 jeux de données sur sa plateforme Data Grand Lyon.

De nouvelles solutions personnalisées, plus performantes et interactives voient alors le jour et s’inscrivent dans les pratiques quotidiennes de chacun, comme des applications smartphone pour connaître en temps réel les horaires des transports en commun, l’état du trafic, les différentes places disponibles dans les parkings payants, mais aussi pour repérer les compétences et savoir-faire présents sur un territoire. Pour ne citer que deux exemples – Citymapper agrège les données de deux grandes métropoles françaises pour proposer un calculateur d’itinéraire multimodal très performant et temps réel. Notre application, Vivrou.com, utilise les données territorialisées pour aider les nouveaux arrivants sur un territoire à identifier leur lieu de vie idéal en offrant une lecture simple et personnalisée du territoire aux citoyens en situation de mobilité.

#3. Prendre des décisions informées en se basant sur la compréhension des attentes citoyennes

Depuis toujours et encore aujourd’hui les études statistiques jouent un rôle essentiel dans la définition des politiques publiques. Grâce à la multiplication des interactions entre services et utilisateurs il est désormais possible de capter à grande échelle les attentes et les retours de citoyens-utilisateurs ce qui permet d’enrichir la donnée statistique « traditionnelle » d’une dimension plus qualitative. Ainsi, les plateformes numériques de concertation, mais aussi les statistiques précises de fréquentation des transports en commun, des vélos en libre-service ou encore les bornes de satisfactions interactives, sont autant d’outils qui permettent de capter une donnée « rétroactive » qui peut utilement être exploitée dans la définition des politiques publiques. De la même manière, les données collectées par l’outil Vivrou.com permettent aux collectivités de mieux comprendre les différents facteurs de choix de localisation des ménages et ainsi aider la collectivité à définir sa stratégie d’attractivité.

Cette « deuxième » dimension est certainement la plus riche à exploiter et apporte des éclairages complémentaires et essentiels à la prise de décision.

#4. Renforcer la transparence apportée aux citoyens et leur engagement

La transparence est essentielle pour les citoyens. Ils ont besoin d’avoir une information claire sur les décisions prises, les actions et l’utilisation des moyens financiers. Dans cet esprit, la Direction Générale des Finances Publiques publie chaque année les données comptables de toutes les collectivités locales de France et les communes ont l’obligation de publier sur leur site internet (lorsqu’il existe) les comptes rendus des séances de conseil municipal. L’association Regards Citoyens a par exemple développé NosDeputes.fr, un site internet qui permet de suivre l’activité des députés grâce à des données publiques. C’est cette transparence, moteur de la démocratie, qui permet de créer une nouvelle proximité entre les citoyens et leurs élus.

L’accessibilité des données a également vocation à renforcer l’engagement des citoyens sur leur territoire, à travers un mode participatif (appels à idées, concertations en ligne, enquêtes publiques en ligne…). Les initiatives citoyennes sont ainsi appelées à se multiplier, avec des citoyens pouvant prendre davantage part aux politiques publiques, et s’appropriant les données pour des usages pragmatiques. C’est une dimension essentielle de l’open data, qui se dessine progressivement et qui sera sans doute amenée à se renforcer dans les années à venir.

Vue de rue

#5. Valoriser les données et améliorer la lisibilité du territoire

N’oublions jamais que la donnée n’est rien de plus qu’une matière brute, et par définition difficilement appropriable. Un exercice de traduction est donc essentiel pour garantir une accessibilité effective et équitable à cette donnée. « Il faut éditorialiser les données pour montrer leur intérêt ». C’est ce que souligne Bernadette Kessler, responsable du service innovation numérique de la métropole de Rennes.

C’est dans cette optique que le Géoportail de l’urbanisme a été créé pour permettre à chacun de consulter simplement les documents d’urbanisme réglementaire sur l’ensemble du territoire français.

De plus, dans un monde où la concurrence entre les territoires s’intensifie, être capable de valoriser ses atouts est essentiel : c’est en croisant et en rendant les données lisibles et percutantes et en les représentant dans un environnement au graphisme et à l’ergonomie soignés, que l’on peut améliorer l’attractivité de son territoire, et le développer tant sur le plan économique que démographique.

Pour répondre à cette problématique, des outils agrégateurs de données permettent de visualiser les différents services à proximité. Vivrou.com propose par exemple une carte d’exploration du territoire centrée sur l’usager qui référence l’ensemble des « points d’intérêt », décrit l’offre de transport associée au besoin de l’usager et recense l’offre immobilière qui répond à ses attentes. En outre, Vivrou.com permet à la collectivité d’afficher les différents projets engagés qui participent de la transformation du quartier.

#6. Mieux piloter la ville

La responsabilité des acteurs publics, et plus particulièrement des collectivités, est d’assurer, en continu, le bon fonctionnement de cet écosystème connecté. Elle doit s’attacher à le rendre durable et vertueux – créateur d’emploi et améliorateur des services existants, et jouer un rôle d’interface entre les différents acteurs du territoire – citoyens, entreprises, universités et centres de recherche.

Les données récoltées et disponibles permettent une gestion optimisée et un pilotage en temps réel. La collectivité peut alors réagir rapidement pour ajuster ses services et infrastructures, voire anticiper certains événements grâce à des remontées d’alertes (anticiper une panne, alerter la population en cas de risque…). La domotique urbaine qui permet un pilotage en temps réel et intelligent du mobilier urbain et de l’éclairage publique, les smart grid, les outils de Gestion de Relation Citoyen sont autant d’outils qui permettent un pilotage en temps réel.

Les GRC, qui permettent de créer un lien instantané entre les services et les usagers sont de plus en plus utilisés et induisent des évolutions au cœur même de la culture de «service » des collectivités ; à l’image de MobiliSÉ Saint-Etienne, une application de services qui informe les citoyens et leur permet d’alerter, en temps réel, la collectivité des incidents qu’ils constatent.

CONCLUSION

La transition numérique est déjà entamée, non seulement dans les centres urbains mais aussi très largement dans les environnements périurbains et ruraux. Collectivités et citoyens ont pour leur part intégré l’usage des données dans leurs pratiques, quelquefois même sans en avoir pleinement conscience.

Les données sont innombrables, pourtant, seules, elles n’apportent pas grand-chose. Néanmoins, traitées, valorisées et mises au service des acteurs du territoire – citoyens et entreprises, elles deviennent un terrain sans limite pour penser des solutions et services innovants.

Le rôle des collectivités est alors primordial. En effet, les données doivent être intégrées dans leur stratégie de développement et d’attractivité, leurs pratiques et leurs modes de fonctionnement pour devenir de véritables solutions au bénéfice de l’attractivité du territoire. Les collectivités doivent alors pouvoir collaborer avec des opérateurs privés dans le développement de solutions adaptées à leurs besoins et intégrées à leurs outils existants.

L’accessibilité le traitement et l’utilisation des données demeurent des enjeux collectifs. De nombreuses questions sont soulevées quant à leur rôle social, scientifique, politique… Autant de sujets, de limites, de défis qui feront l’objet de nouveaux articles (à suivre sur ce blog) !

Un mot sur e-attract

Jeune entreprise innovante, e-attract est un éditeur de solutions logicielles et données, liées à la mobilité résidentielle, à destination du secteur public et des acteurs de l’immobilier, de la banque-assurance, de l’énergie et des transports.

Vivrou.com, première solution développée par e-attract, permet de trouver le lieu de vie le plus adapté aux attentes et envies des ménages.

Notre mission est de remettre le citoyen au cœur de l’aménagement des territoires intelligents, grâce aux données territorialisées.

Sources

Data Analytics Post – De l’open data city à smart city
LesEchos – Smart Cities : quand la data permet d’inventer aujourd’hui la ville servicielle de demain
Cap rural – L’open data ou l’ouverture des données publiques : quel intérêt pour les territoires ruraux ?
eu-smartcities.eu – European Innovation Partnership for Smart Cities & Communities (EIP-SCC)
Banque des territoires – Intégrer le numérique dans les stratégies touristiques
EY – De la ville au territoire intelligent, De la ville au territoire intelligent, la donnée au cœur de la transformation des Smart Cities
Wavestone – Stratégie data pour les collectivités territoriales

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